Qu'on se le dise : considérant qu'un bail de location est de manière irréfragable un contrat synallagmatique conclu intuitu personae, le cocontractant défaillant ne peut en aucune façon exciper de son impécuniosité pour s'exonérer de ses obligations. On peut évidemment dire les choses plus simplement. Par exemple, expliquer au locataire en question que cela ne sert à rien de prétendre qu'il est fauché pour ne pas payer son loyer. Mais que deviendrait le charme poétique de la vie de bureau ?
Rendre intelligible le langage des scribes : tel est le but que s'est fixé une officine au sigle ésotérique : le Cosla (Comité d'orientation pour la simplification du langage administratif). Cette oeuvre de longue haleine impulsée par le secrétariat d'Etat à la Réforme administrative a déjà produit trois éditions d'un Lexique des termes administratifs donnant la traduction en français normal de 4 000 mots que l'on trouve couramment dans les formulaires. Les éditions Le Robert, qui publient déjà ce lexique, viennent de sortir un Petit Décodeur (1) reprenant les 3 000 mots et expressions les plus fréquents, ainsi que 200 sigles, expliqués «en langage clair».
«Le but c'est qu'un jour ce livre ne soit plus du tout utile», assure le linguiste Pierre Encrevé, membre du Cosla: «Ce que nous souhaitons, c'est que l'administration cesse d'employer ces 3 000 mots et que dans dix ou vingt ans on ne lise le Décodeur que pour lire les textes du passé.» Autre membre du comité, Bernard Pivot veut aussi «co