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Libération

Des bébés nourris au ciné dès le biberon

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publié le 22 février 2005 à 0h41

Léonie rigole franchement en regardant des petits films d'Emile Cohl qui datent de l'époque où le cinéma était à peu près aussi vieux qu'elle : 16 mois. Puis elle investit une partie libre de la salle et se met à danser au rythme de l'accompagnement musical de Farid Gharrou (percussions) et Pascal Pallisco (accordéon), présents dans la salle. Jojo prend son biberon en même temps qu'il dévore les images. Cris, exclamations face à Betty Boop, mais c'est un brouhaha attentif. Il y a la musique, formidablement présente, qui rend cette toute première séance et ces vieux films accessibles et charnels. On entend ce qui se passe sur l'écran muet, on imagine les dialogues.

«Plaisir partagé.» Nous sommes au Babyrama, le programme de cinéma conçu pour les tout-petits par Jérôme Trystram. Un spectacle qui tourne depuis quatre ans dans toute la France. Environ cinq fois par an, le Babyrama s'arrête à Paris, au Forum des images. Une marée de poussettes vides, une flopée de bébés qui tiennent absolument à grimper les escaliers sans la moindre aide, quelques échanges de peluches : cela fait déjà partie du spectacle. Lili tape le rythme sur son rehausseur, puis le retourne : à quoi peut servir cette boîte jaune ? A se grandir. La plupart des bébés ont déjà vu des images animées à la télé ou en DVD. Mais aucun dans une grande salle, sur un vaste écran, dans l'obscurité. Un éléphant qui agite sa trompe, et qui semble saisir un spectateur : est-ce que ça fait peur ? Oui, à en croire certains qui