Debout devant sa poubelle de tri, l'Homo ecologicus est un individu perplexe. Que doit-il trier ? Sur les poubelles et les dépliants glissés dans les boîtes aux lettres, ça a l'air tout simple. Pour le papier- carton, pas de trauma : feuilles, journaux, magazines et cartons se recyclent. Croire que c'est également le cas pour le pot de yaourt ou la barquette de charcuterie est une aberration. En France, on ne sait pas quoi en faire. Idem pour les sacs plastique ou les emballages qui finissent avec les ordures ménagères classiques, c'est-à-dire brûlés dans un incinérateur. Seuls les bouteilles et les flacons se recyclent car ils sont constitués de PET (du polyéthylène qui remplace le PVC en voie de disparition), et sont facilement identifiables sur une ligne de tri. Quel est le parcours d'une bouteille plastique en fin de vie ? Comment se réincarnera-t-elle ? Nous avons suivi une des 5 milliards de bouteilles collectées en France chaque année.
20 heures, à la maison. Une fois sirotée, la meilleure alliée du régime finit sa vie avec indifférence dans une poubelle prévue pour le tri et le recyclage (jaune, bleue ou verte selon les municipalités).
6 heures du matin. Le lendemain, un des camions à ordures de Nanterre (Hauts-de-Seine) démarre sa collecte. Il fait frisquet, l'éboueur, bien emmitouflé dans son anorak jaune fluo, n'a pas froid. Mais il peste contre les poubelles fourre-tout auxquelles il accole des stickers «mal triée» quand son équipe ne les collecte pas. En une tourn