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Libération

Bertrand, médecin des «JO de l'élevage»

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publié le 4 mars 2005 à 0h49

Mardi à l'aube, Suède, une jolie normande de 3 ans, a pris une douche, en préparation de sa journée d'exhibition au Salon. Seulement la douche, dans les courants d'airs à l'extérieur du palais des Congrès, était glacée. Et la vache s'est mise à grelotter. Au point d'inquiéter son éleveur, Bernard, qui doit concourir avec sa belle normande ce matin. «Elle a le poil qui se hérisse sur le haut du dos, dit-il d'un air inquiet. Et puis, elle a le museau tout sec.» Bertrand, le vétérinaire de garde du Salon, est appelé d'urgence. Ce sera sa dernière intervention pour la vacation de 48 heures qu'il vient d'assurer. Bottes en caoutchouc aux pieds, blouse verte aux armes des vétérinaires du Salon, mallette jaune à la main, il marche d'un pas décidé vers l'enclos des normandes.

Cabinet ambulant. Premier geste en arrivant, il regarde la vache dans les yeux : «Elle a toujours le regard aussi triste ?», demande Bertrand. «C'est sa nature, elle est toujours un peu mélancolique», répond l'éleveur. Il regarde son museau, tâte le pis, l'ausculte avec son stéthoscope. Caresse l'encolure de Suède qui est glacée. D'un geste précis et décidé, Bertrand attrape son thermomètre, enfile une paire de gants, soulève la queue de la vache et prend sa température. Il rassure l'éleveur, flatte Suède et reste très concentré. Un exploit alors que les visiteurs s'agglutinent d'un coup au cul de Suède, espérant un événement exceptionnel. «Je ne vois pas le public», dit pourtant Bertrand. L'éleveur et sa vache