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Libération

Le bistouri anglais sous surveillance

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publié le 7 mars 2005 à 0h51
(mis à jour le 7 mars 2005 à 0h51)

Le Royaume-Uni est depuis la semaine dernière une destination plus sûre. Avant d'opérer, les chirurgiens britanniques doivent désormais respecter une check-list en quatre points, ceci afin d'éviter de retirer le rein gauche quand c'est le droit qui est foutu, ou de charcuter un patient à la place d'un autre. Ce sont ­ hélas ! ­ des choses qui se produisent cinq à dix fois par an (les hanches, les genoux et les yeux étant les régions de «méprise» les plus fréquentes).

Le Royal College of Surgeons préconise donc de procéder comme suit. D'abord, tracer une flèche à l'encre indélébile ­ «avec le consentement du patient» ­ à l'endroit où ce dernier doit être opéré. Deux : vérifier la marque et l'identité du patient avant de l'emmener en salle d'opération. Trois : tout revérifier à l'arrivée sur le billard. Enfin, faire une brève pause juste avant d'ouvrir. Cette quatrième et dernière étape étant l'ultime chance, pour un membre avisé de l'équipe, de lancer sur le ton le plus neutre possible : «Mes amis, je crois que nous ne nous penchons pas sur le bon patient.» Ou encore : «John, je crains que vous ne teniez la radio à l'envers.» Bref, le genre de propos tout bêtes, mais extrêmement précieux quand on veut éviter de se retrouver interdit d'exercice pendant un ou deux ans. Chacune de ces quatre étapes devra bien sûr être contresignée sur un bordereau ad hoc.

Cette procédure pourrait être utile au-delà des frontières du Royaume-Uni, et jusque dans quelques pays d'Europe continentale.