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Libération

Sida: se dépister à la maison est fortement contre-indiqué

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publié le 8 mars 2005 à 0h53

Dans la fenêtre apparaît une seule ligne rouge : le test est négatif. Deux lignes, il est positif et vous êtes porteur du virus du sida. Le One minute home self test kit se donne ainsi soixante secondes pour poser le diagnostic. Il est en vente libre sur Internet et dans certaines pharmacies d'Europe. Pour un peu moins de 50 dollars, il promet de révéler à chaque acheteur son statut sérologique, sans qu'il ait à sortir de chez lui. Une épingle et une seule goutte de sang suffisent. La firme, Health Diagnostics Ltd., vend aussi un test pour le virus de l'hépatite C.

Anonymat. En France, les autotests de grossesse, de glycémie, d'infection streptococcique de la gorge ont trouvé leur place en pharmacie. Pas ceux qui permettent le dépistage de l'infection au VIH ou le diagnostic des maladies génétiques. Hier, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a d'ailleurs mis en garde contre leur diffusion. Le directeur général de la santé avait sollicité son avis en janvier 2004. «Si cette technique d'autotest se développe outre-Atlantique, cela est dû notamment à la crainte de rupture de l'anonymat là-bas, analyse le CCNE. En France, la confidentialité de l'accès au dépistage et le traitement anonyme des données sont garantis par la loi, ce qui limite davantage l'intérêt des kits de dépistage.» Il n'empêche, ils sont tentants, et le CCNE le reconnaît. Car ces kits offrent la possibilité «d'acquérir des informations sans recourir aux professionnels, ou avant de les solliciter». Qui