L'objet est couleur chair. De loin, il pourrait passer pour une grosse bague de princesse. C'est d'ailleurs une bague, mais pas pour les princesses, ni pour les doigts. Pour éviter toute confusion, le mode d'emploi précise que celle-ci, «simple et hygiénique dans son emballage argenté», «se place comme un préservatif». S'il vous restait quelques doutes, vous voilà fixé. L'anneau pénien que vous venez d'enfiler stimule l'érection et retarde l'éjaculation. Mais regardez bien, il s'agit d'un cockring sophistiqué : en guise de diamant, une protubérance surmonte l'anneau. Elle renferme une «batterie vibrante» dotée de vingt minutes d'autonomie. («On peut l'arrêter en cours de route», précisent ses concepteurs. Même au lit, c'est important, tâchez de faire des économies d'énergie.) Ce sex toy (jouet sexuel), aux dires de l'attachée de presse chargée de le promouvoir, est censé procurer «des sensations inédites et intenses». Pas faux.
Première sensation : l'agacement. Le son du moteur est aussi glamour que le ronflement derrière la cloison. Pour ceux qui seraient tentés par l'option camouflage, prévoir une musique d'ambiance assez forte. Deuxième sensation : la frustration. Alors que vous commenciez à tolérer le ronron, l'anneau, lui, n'a pas résisté. Après s'être raccrochée quelques secondes à des poils, la chose a chu. Avec sa batterie sur le dos, un asticot de plastique se dandine à présent sur le matelas. Vous êtes désemparé : existe-t-il une cellule d'aide psychologique pour le