En latex, on trouve de tout. Même des chaussettes. «Mais là, franchement, je ne vois pas l’intérêt : aucun effet visuel, tu sues des pieds, tu marches dans l’eau», explique Francis, un des responsables de la boutique Dèmonia. Dans ce sex-shop du XIe arrondissement parisien, la mort du banquier Edouard Stern, retrouvé assassiné au pistolet dans une combinaison en latex couleur chair, a provoqué «de nombreuses discussions». Pas pour l’incongru de sa tenue, jugée ici «basique», mais pour l’épilogue funeste de la séance sadomaso du banquier. «Quand on se met en latex, ce n’est pas pour s’amuser avec un revolver.» D’accord. Mais c’est pour s’amuser comment, exactement ? Francis, cheveux rouges et visage rond jovial, résume les fondements. «Il y a deux raisons d’aimer le latex. Le côté fétichiste : tu trouves ça beau, tu aimes te voir et voir les autres dedans. Ou la contrainte : tu es comprimé, parfois vraiment serré, la sueur ne peut pas sortir, tu baignes dedans.» Il y a aussi «l’effet dépersonnalisation» : «une deuxième peau qui te permet de ne plus être toi. Tu te transformes, tu deviens objet».
Avec ou sans trous. «Personnellement», Francis n'aime pas trop le latex. «Un jour j'ai mis un pantalon à une soirée, il a explosé, j'avais l'air con.» Eve, elle, aime «beaucoup». Vendeuse chez Dèmonia et modèle pour des revues fétichistes, cette jolie brune fluette de 21 ans apprécie «la sensation, l'odeur, le moulant». «Je me trouve belle en latex», dit-elle, baissant les yeux, l'air