Elle s'appelle Veja. Veja, comme «regarde» en brésilien. «Regarde autour de toi», ajoutent ses créateurs. Ou : regarde-moi bien ces jolies petites baskets... La bonne idée à se mettre aux pieds pour cet été ? Caoutchouc naturel, coton biologique, entièrement fabriqué au Brésil, c'est un pur produit du commerce équitable (1). La matière première est cultivée sans aucun produit chimique. Elle est payée le double à des producteurs qui n'ont pas accès au marché mondial. La marge est ensuite reversée en partie à un projet social, un orphelinat, une école, etc. A un bout de la chaîne Veja, deux coopératives brésiliennes. A l'autre, une entreprise française de réinsertion pour assurer le transport et le stockage. De l'un à l'autre, Ghislain Morillion et Sébastien Kopp, cinquante ans à eux deux.
«Du concret». Avant même de quitter HEC pour l'un et l'université de Paris-Dauphine pour l'autre, ils avaient déjà cette idée en tête : «Dans les conférences, tout le monde veut réduire les inégalités nord-sud, tout le monde parle de développement durable, explique Sébastien Kopp. Nous, plutôt que de parler, on voulait faire du concret, monter un projet viable et pérenne.» Sac au dos et diplôme en poche, ils font le tour du monde. Ils vont en Asie, en Afrique, en Amérique latine. Payés par des entreprises, ils évaluent sur le terrain l'efficacité des projets en cours. Ils en profitent pour prendre des notes. L'an dernier, ils optent pour le Brésil. Et pour ce qui va devenir Veja. «Le textile,