Monsieur le Cerf a un nez rouge, des chaussettes rouges, un corps marron un peu bouloché. Hier, il est tombé de vélo, l'accident bête. «Il a encore mal», précise le «père» de monsieur le Cerf, Etienne, 4 ans. La jeune étudiante en médecine se penche sur la peluche, concentrée. «Il va falloir faire une radio.» Monsieur le Cerf et son père quittent la consultation la mine soucieuse. Ils se dirigent vers le cabinet de radiologie, où une deuxième jeune femme en blouse blanche les attend.
Transfert. C'était hier, dans une grande salle de la mairie du XVIe arrondissement, à Paris. Accroupis auprès d'enfants de maternelle venus accompagnés de leurs doudous, une trentaine d'étudiants en médecine ou en infirmerie écoutent le récit du rhume d'une poupée, de l'otite d'un lapin, de l'appendicite d'un poisson. L'initiative, baptisée «Hôpital des nounours», est organisée par les étudiants de vingt-cinq facs de médecine, un peu partout en France, durant la première quinzaine du mois d'avril (1). Elle a vocation à «réduire l'angoisse des enfants vis-à-vis du monde médical». «On utilise le transfert», explique Aurélie Gloaguen, responsable santé publique à l'Association nationale des étudiants en médecine de France, qui coordonne l'opération. «L'enfant joue le rôle de parent de son nounours malade. Il voit que, quand on le soigne, c'est pour son bien.»
Marie, «radiologue nounoursologue», a une voix rassurante. «Monsieur le Cerf, ne vous inquiétez pas, une radio, ça ne fait pas mal.» L'appareil