«Comment, mon coeur, où trouver des fleurs un lundi soir après minuit ?» Romantique Thomas Fersen... Les professionnels de l'horticulture ont la réponse : le distributeur automatique, qui délivre ses bouquets 24 heures sur 24 dans les lieux de passage ou sur la vitrine de certains fleuristes. Le concept a déjà été tenté dans les années 80. Le succès, lui, semble imminent, aux dires des trois sociétés qui vendent ces machines en France. Une vingtaine est déjà en service, à Paris, Angers ou Montpellier. Au moins autant seront placées d'ici à un an.
Pourtant, gare de l'Est à Paris, les centaines d'yeux rivés sur les horaires des trains restent indifférents au Point Fleur, venu compléter il y a neuf mois la ribambelle de distributeurs de bonbons et boissons. Dans la grande armoire jaune fade, une quarantaine de bouquets attendent le client, emballés de blanc, rose ou bleu turquoise, selon le prix : de 7 à 15 euros. La cible : «Les gens intéressés par le côté pratique de l'affaire», estime Catherine Secq, auteure d'études sur l'avenir de l'horticulture. Soit l'homme pressé avant un dîner ou pressé de séduire...
Mais, devant les fleurs en cage, certains font grise mine : «Pratique pour dépanner, mais trop impersonnel pour offrir à ma femme», tranche Yves, 69 ans. «Bien sûr, c'est l'intention qui compte, mais je n'ai pas envie de savoir que le bouquet vient d'un distributeur», grimace Gaëlle, étudiante de 20 ans. Nordin, lui, patrouille par là. Agent de sécurité, il ne joue pas vraim