Menu
Libération

Un moteur de recherche dopé à l'humain

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mai 2005 à 2h01

«D'où vient le poivre sarawak ?» demande Bonnefoy. Christine répond neuf minutes plus tard : «On trouve le poivre noir sarawak en Indonésie, au nord de Bornéo.» Degants s'interroge : «Qui a chanté "Quelle heure est-il madame Persil" dans les années 80 ?» Jax avance : «Pierre Richard, il me semble.» Le moteur de recherche français Ketady ouvre ses portes aujourd'hui. Son principe : les humains répondent aux humains. Plutôt que de chercher sur des moteurs traditionnels en fouillant soi-même dans la liste infinie de liens proposés pour dénicher son bonheur, Ketady offre d'interroger directement des gens à même de répondre.

Dix minutes. L'internaute se rend sur le portail, rentre un nom et un mail, puis pose sa question. Ketady analyse l'intitulé et l'envoie à une des personnes compétentes qu'il recense. Une réponse est garantie dans un délai moyen de dix minutes, sur le site ou par mail. Sauf la nuit, dans les premiers temps. Sauf pour 3 % des requêtes qui tombent à plat, faute d'expert ad hoc sous la main.

«En face d'un moteur de recherche, vous êtes seul, sans contact humain», explique Fabien Degauge, le fondateur, diplômé d'une école d'ingénieur de Lens. «Et une requête sur deux n'aboutit pas, l'internaute ne trouve pas la réponse à sa question.» Ce jeune directeur de 26 ans aime bien utiliser une analogie spatiale pour montrer la différence entre les deux approches de moteurs : imaginez que vous êtes perdu dans la rue en ville. Soit vous cherchez seul votre chemin à l'aide d'