Bordeaux, de notre correspondant.
Le vin est une affaire de sens. Le goût, bien sûr. L'odeur aussi. L'ouïe même, lorsque le bouchon fait pflop! Mais aussi la vue. Dans les supermarchés (qui représentent aujourd'hui plus d'un tiers de la consommation de vin en France), comment choisir entre les centaines de bouteilles qui peuplent les linéaires et dont les noms ne disent généralement pas grand-chose ? Plus que les quelques dizaines de centimes d'euros de différence, ce serait l'attrait de la bouteille qui guiderait fréquemment l'achat. Le packaging. Et donc l'étiquette. Très longtemps conservateurs, attachés à la dorure, au blason, à l'écriture gothique et au château, les vins de Bordeaux, en pleine crise (les exportations ont chuté l'an passé de 23,3 % en valeur et de 13,9 % en volume) commencent à innover pour tenter de séduire de nouveaux consommateurs.
Packaging. «Aujourd'hui, le vin est un produit comme un autre, explique Philippe Raoux, propriétaire du château d'Arsac (appellation Margaux). Pour le vendre, il faut donc travailler autour de sa culture : l'originalité des terroirs, les conditions de production, le moment de la consommation près d'une piscine ou lors d'un anniversaire , mais aussi le packaging.» En 1995, Philippe Raoux a cru pouvoir lancer des étiquettes bleues rappelant la couleur des chais de son château. «Cela a fait un four. Les consommateurs n'ont pas accroché», raconte-t-il aujourd'hui. Trop tôt peut-être. Pour le client mais aussi pour un milieu tr