Fin avril, en même temps qu'elle apprenait que le piano de Benoît XVI ne rentrait pas dans l'appartement pontifical , l'humanité avait enfin la réponse à une question qui la taraudait depuis une semaine : pourquoi donc les crapauds allemands se mettaient-ils soudain à exploser ? Car oui, des gens avaient vu dans le quartier Altona, à Hambourg, près d'un plan d'eau désormais connu sous le nom de «mare de la Mort», plusieurs centaines de crapauds se mettre à gonfler démesurément, avant d'éclater. Evénement spectaculaire : les entrailles étaient dispersées à un mètre à la ronde, rapportaient les agences de presse. Des témoins étaient cités : «Ça ressemble à un film de science-fiction», disait l'un. «Je n'ai jamais vu ça», s'exclamait l'autre, affirmant que les crapauds atteignaient jusqu'à trois fois et demie leur taille normale. Et puis boum ! On découvrait par le même canal que ces explosions batraciennes se produisaient surtout entre deux et trois heures du matin. Des incidents similaires étaient bientôt signalés au Danemark, près de la ville de Laasby. Les lecteurs de La Fontaine se dirent qu'il devait y avoir de jolis boeufs dans le coin. D'autres pensèrent que le 1er avril durait bien longtemps cette année. D'autres encore virent là un sinistre présage.
Finalement, ce sont les amateurs de fables qui étaient le moins dans l'erreur. Sauf qu'il fallait penser corbeau plutôt que boeuf. Ayant laissé tomber leur fromage, les oiseaux noirs s'en étaient allés arracher d'un violent