Mais quelle mouche a piqué les conducteurs de l'Hexagone ? Pour qualifier leur conduite au volant, un seul mot a été prononcé, hier, lors de la présentation du bilan annuel 2004 de la sécurité routière : un certain «relâchement». Paradoxalement, même s'ils ne sont pas en dessous de la barre fatidique et attendue des 5 000 décès, les résultats sont bons. Avec 5 232 morts recensés l'an dernier en France, la baisse du nombre de tués sur les routes est de 8 %. «En trois ans, depuis le début de notre action, on a économisé 5 800 vies», a lancé le ministre des Transports, Gilles de Robien.
Nuages. Pourtant, de petits signes obscurcissent l'horizon. Comme s'il les voyait venir, Robien a d'emblée balayé les critiques. «Malgré la rumeur qui parcourt les salons et salles de rédaction, la pression n'a pas baissé», a-t-il lancé. C'est bien. Seulement, les nuages sont là. Mars 2005 : pour la seconde fois en trente-cinq mois, il n'y a pas de baisse mais une hausse de plus de 5 % du nombre de morts. «C'est parce que mars 2003 était un très bon mois», a tempéré un collaborateur du ministre. Gilles de Robien, néanmoins, estime le chiffre «préoccupant». Et puis, au milieu du décorticage statistique, on a vite évoqué ces «résultats médiocres concernant la vitesse» de mai à septembre 2004, dus à ce fameux «relâchement» des comportements (la tendance remonte à 5 400 morts, en équivalent annuel corrigé des variations saisonnières). En cause, «une évolution inquiétante des vitesses», dit-on dan