La machine à rêver tourne à plein aujourd'hui. Au moins 6 millions de Français vont remplir des grilles pour le Super Loto de ce vendredi 13, prévoit la Française des jeux. Soit deux fois plus que pour un tirage ordinaire. Pourtant 98 % de ces grilles seront perdantes, selon les calculs de Patrick Roger, professeur de finances à l'université Louis-Pasteur de Strasbourg et auteur de Lotomania (1). Ce doyen de la fac de sciences économiques conseille de ne pas cocher les chiffres réputés porte-bonheur, tels le 13 ou le 7. Mieux vaut aussi faire une croix, façon de parler, sur les autres numéros «populaires» : 5, 9, 11, 12. En revanche, les 32, 38, 39, 40, 41, 43, beaucoup moins joués, devraient assurer, au cas où ils seraient tirés, des gains plus élevés. A moins qu'une foule d'accros au Loto lisent cet article ou Lotomania et en soient informés. Entretien sur la psychologie des joueurs, déjà percée par Talleyrand : «On s'attache d'autant plus à une combinaison qu'elle a été longtemps funeste.»
Jouer les petits numéros, ce n'est pas rentable, pourquoi ?
Parce que le Loto est un pari mutuel. Les mises redistribuées sont partagées entre les gagnants. Plus il y a de gagnants, plus le gain individuel est faible. Et les petits numéros 5, 7, 9, 11, 12, 13 sont les plus joués, donc les moins rentables.
Comment expliquer la fréquence de jeu sur ces chiffres ?
C'est ce qu'on appelle la «théorie des dates de naissance», qui inspire de nombreux joueurs. Il n'y a que 12 mois dans l'année