La mode des échographies «souvenirs», ces vidéos de bébés in utero réalisées dans un contexte non médical, n'est pas du tout du goût des autorités sanitaires. Dans un communiqué publié mardi, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) les «déconseille» aux femmes enceintes, «afin de ne pas exposer inutilement le foetus aux ultrasons». Les examens dans le cadre de la surveillance médicale de la grossesse, eux, ne sont pas remis en cause, précise l'Agence.
3 D. Né il y a une dizaine d'années aux Etats-Unis, le concept de vidéo-clip prénatal fait un tabac en France depuis quelques mois (Libération du 23 mars 2004). Dans des centres au décor plutôt agréable, des «clippeuses» équipées d'appareils dernier cri (en trois dimensions) identiques à ceux des médecins réalisent un court métrage du foetus sous toutes ses coutures. Coût du DVD : environ 150 euros. Belles images, émotions garanties, l'idée plaît. Et les salons se multiplient. La société Baby Clip gère ainsi quatre centres à Paris, Rouen, Lyon et Marseille.
Mais les médecins s'inquiètent. En octobre 2004, l'Académie de médecine avait déjà exprimé son «extrême réserve», soulignant les risques potentiels pour l'enfant à naître et les questions éthiques. L'Afssaps va plus loin. Selon l'agence, les ultrasons «produisent deux effets sur les tissus humains en les traversant : un effet thermique et un effet mécanique. Ces effets sont d'autant plus importants que le faisceau d'ultrasons est focalisé, que