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Si mon voisin était un singe...

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Habitat. A l'occasion d'Immeubles en fête, typologie du voisinage par une vétérinaire.
publié le 31 mai 2005 à 2h23

Observons nos prochains, à la faveur de cette grande corvée de convivialité obligatoire qu'est l'opération «prendre un voisin par la main». Immeubles en fête, immeubles en bêtes. Ce soir, la fête pourra prendre un tour simiesque de bon augure, car le voisin, comme le grand singe, peut être infidèle, marque son territoire, entre en conflit avec autrui et observe les autres individus. Comme l'explique Marie-Claude Bomsel, ancienne directrice de la ménagerie du Jardin des plantes à Paris et vétérinaire comportementaliste, les animaux ont des attitudes de voisinage similaires à celles de l'homme quand ils vivent en société. Alors simplifions à l'extrême les complexités du monde animal. Nos voisins sont-ils plutôt du type petit couple gibbon ? Sont-ils sur le mode (rare) des bonobos, avec pour seule devise «mon cul pour une banane» ? Ou chimpanzés, bandes rivales s'affrontant volontiers (1) ? Quelques pistes pour un apéro naturaliste.

Ermite comme l'orang-outang

Il vit seul et en hauteur, bourru comme un yeti. Un solitaire, qui se déplace très peu, sinon pour faire ses courses. De temps en temps, il va aux filles, sans trop y croire. Peu violent, il ne faut quand même pas trop l'emmerder, car il n'hésite pas à se foutre sur la gueule avec son voisin. Il ne recherche pas le contact, mais pousse un grand cri quand il angoisse d'être seul. Il suffit qu'un voisin lui réponde du haut de son arbre pour qu'il soit rassuré. En version femelle, c'est une mère célibataire dont le petit retrouve parfois les copains pou