La hausse de 40 % du prix du tabac ? «Ça marche !», s'est félicité hier Philippe Douste-Blazy. L'envolée du prix du paquet, passé de 3,9 à 4,6 euros en novembre 2003 puis à 5 euros début 2004, a précipité la chute du tabagisme. «Fumer n'est plus tendance», a souligné le ministre de la Santé.
Rendus publics hier à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, les résultats du baromètre-santé 2004 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) confirment les données de 2003. L'étude porte cette fois-ci sur un échantillon dix fois plus important : 30 000 personnes. Chez les 12-75 ans, 33 % des hommes et 27 % des femmes fument, soit une baisse de 10 % depuis 1999.
Inversion. La vraie bonne nouvelle concerne les femmes : en constante augmentation depuis la fin des années 60, la courbe de leur consommation de tabac s'est inversée. Ce phénomène est encore plus marqué pour les jeunes de 15 à 19 ans : depuis 1999, le tabagisme recule de 17 % chez les garçons et de 30 % chez les filles. Enfin, pour les 12-14 ans, âge de la première cigarette, la proportion de ceux qui fument régulièrement chute de 30 % sur la même période. La hausse brutale des prix et l'interdiction de vente aux mineurs ne sont pas étrangères à ce succès.
Dans sa guerre au tabac, le gouvernement a incontestablement gagné une première bataille. Mais le moratoire sur les prix jusqu'en 2008, arraché à Raffarin par les buralistes en colère, empêche de poursuivre cette politique. Certes, «ceux qui