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Libération

Une Constitution pour la fraise et le poivron

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publié le 3 juin 2005 à 2h27

Il y a la déclaration des droits de l'homme et, depuis mercredi, celle des fruits et légumes. Article 1 : «Chacun a le droit de disposer d'une alimentation favorable à sa santé.» Pour alerter sur la cause des fraises, cerises ou choux-fleurs, «en crise», Interfel, la filière qui regroupe les professionnels du secteur, a décidé de voir grand, très grand. Dans un salon du Sénat était lancée la charte «Fruits, légumes et société» et ses dix articles, à destination des élus. Bien vu, puisque ceux-ci sont en charge des cantines scolaires. La chance d'Interfel, c'est que les intérêts de la filière recoupent ceux de tout un chacun. Et que le sort du melon et du poivron est perçu comme une bonne cause côté santé. Pourtant, la consommation de fruits et légumes frais baisse inexorablement. Pour motiver les foules, trois personnalités engagées dans la santé publique ont été appelées à la rescousse. D'abord le député PS Jean-Marie Le Guen, président du groupe d'études «obésité» à l'Assemblée. Il prescrit «une révolution dans l'alimentation». Faute de quoi, «20 % d'une génération sera obèse». Aussi demande-t-il de «faciliter l'accès aux fruits et légumes en réglant les questions de prix pour le consommateur». Le seul à évoquer ce point crucial. Puis le nutritionniste Jean-Michel Cohen : «Vous cherchez du bêtacarotène, de la vitamine C, du calcium, du sélénium, du zinc ? Tout cela se trouve dans les carottes, cassis, poivron, persil et épinards.» Quant à Henri Pujol, président de la Ligue