A Roissy, le futur se niche dans un petit recoin du terminal 2 F, entre les portes 2-11 et 2-12. Après enregistrement, des voyageurs volontaires peuvent s'y rendre pour tester le premier système biométrique pour les passagers aériens français, expérimenté depuis le 1er juin. Cela s'appelle «Pégase» et permet d'éviter les interminables files d'attente au contrôle de police : il n'y a qu'à entrer dans un sas, poser son index, et hop, la porte s'ouvre. Avant cela, il faut simplement présenter ses papiers d'identité, appliquer trois fois son doigt pour la prise d'empreinte : trois petites minutes de formalités, et vous voilà avec votre identité au bout du doigt. «Cela permet la fluidité et le confort pour les passagers, explique Pascal de Izaguirre, directeur général adjoint de l'exploitation sol d'Air France. Et puis, c'est ludique.»
De fait, on s'attend à voir les testeurs émerveillés ou inquiets de cette audace technologique. Or, il n'en est rien. Le terminal 2 F est international, et les passagers qui font la queue pour se faire ficher par Pégase sont sérieux comme des papes. La plupart sont voyageurs d'affaires, étrangers, et apparemment déjà rodés au miracle biométrique. Ainsi Frédéric, trentenaire, en route vers Montréal, répond d'un ton d'évidence : «C'est bien que la France s'y mette. Ça permet d'aller beaucoup plus vite.» A Amsterdam, poursuit-il, «c'est en place depuis longtemps. C'est même un service payant (100 euros par an)». L'aéroport de Francfort est doté d'un sy