Menu
Libération

L'alliance brouille les pistes

Article réservé aux abonnés
par France VIOLLET
publié le 11 juin 2005 à 2h34

Gaétan porte une alliance «par convention», mais aussi «parce que c'est un pense-bête... Je trouve pas mal de se dire tous les jours qu'on est mariés». Cadre trentenaire dans la finance, uni devant Dieu avec Sophie depuis trois ans, Gaétan croit à la «construction du couple». Comme Samira. En couple depuis dix ans, et trois enfants, celle-ci n'a pourtant jamais voulu entendre parler de mariage ­ «quand je vois le nombre de divorces, j'ai l'impression que ça porte malheur». Ce qui ne l'empêche pas d'avoir à l'annulaire une «alliance en or dix-huit carats, avec les noms gravés en dessous», cadeau de son compagnon. «On y a pensé tous les deux, on se les est offertes au moment des fêtes de Noël, c'était pour consolider le couple, pour le symbole», explique-t-elle. Alexandra et Frédéric, mariés à la mairie l'été dernier, n'ont pas d'alliance : «Parce que ça ne représente rien pour nous.» «Si on s'était mariés à l'église, en revanche !»

Objet de mille subtilités d'interprétation, brandie par certains concubins et parfois délaissée par les époux, l'alliance demeure «le niveau le plus élevé de visibilité conjugale» pour le sociologue François de Singly. Et le choix ne manque pas. Le catalogue de la Maison de l'alliance à Paris décline une infinité de matières et de formes à destination des quelque 260 000 couples qui devraient se marier cette année. L'anneau sera «demi-jonc» à l'ancienne, ou alors «3 ors», plus mode, ou carrément «médiéval», à moins qu'on n'opte pour un «éternel»...