Pour le chercheur en sciences sociales, le clip vidéo est un passionnant objet d'étude. D'une part, parce qu'il constitue un miroir très réactif des pratiques socioculturelles de la jeunesse. D'autre part, parce que les téléspectateurs tendent à se conformer aux pratiques exposées dans ces vidéos, si ce n'était pas déjà le cas. Qu'apprend-on ? Dernier exemple en date, puisé dans le nouveau numéro du Journal of Adolescent Health (vol. 31, n° 1, pp. 81-83) : après avoir visionné 359 clips diffusés en 2001, une équipe américaine s'est rendu compte que lorsqu'une vidéo musicale faisait référence à quelque chose qui se fume, c'était plus souvent un pétard qu'une cigarette. Autre constat, les séquences où il était question de pétard avaient deux fois et demie plus de chances d'être rigolotes que les autres. Il est probable que, depuis 2001, ces tendances se sont accentuées. Que peut-on en conclure ? Point de vue optimiste : l'usage du tabac régresse. Point de vue clinique : les «cigarettes qui font rire» font effectivement rire. Point de vue de la tutelle budgétaire : quatre ans pour débriefer 359 clips, ça fait un peu long les gars. L'an dernier, une étude australienne publiée dans l'International Journal of Eating Disorders (vol. 35 ; n° 1, pp. 48-58) avait entrepris de démontrer que les émissions de télé pouvaient avoir des conséquences négatives sur la perception que les femmes ont de leur corps. Méthodologie : 84 femmes ont été bombardées de clips pleins de supernanas (pléona
Des clips et des clopes
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par Edouard Launet
publié le 27 juin 2005 à 2h45
(mis à jour le 27 juin 2005 à 2h45)
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