Un modelage plutôt qu'un massage. L'esthéticienne n'aura pas le droit à l'erreur : elle devrait désormais vous prodiguer un «modelage esthétique amincissant ou de confort», et pas autre chose. Des termes précisés par un amendement au projet de loi sur les PME que les sénateurs ont adopté il y a quinze jours.
Charlatans. Ces petits jeux de mots cachent une bataille que livrent de longue date les masseurs-kinésithérapeutes, diplômés d'Etat, contre tous leurs concurrents prétendant masser. Dans le viseur : avant tout, des tenants de médecine douce, les masseurs ayurvédiques ou des charlatans de tout poil, en raison de leurs formations jugées plus ou moins sérieuses. Mais aussi les instituts de beauté, qui ont fait l'objet de nombreuses procédures judiciaires. En janvier, le Syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) faisait condamner à Versailles cinq esthéticiennes pour exercice illégal de la médecine. Les kinés le martèlent en toute occasion : le massage pratiqué sans notions médicales peut être dangereux.
Ce que ne contestent pas la plupart des salons d'esthétique. Pour Jean Mandin, installé dans le Xe arrondissement parisien, c'est même une évidence : «On pratique des soins de beauté et de bien-être, et rien d'autre. Evidemment, nous ne prenons pas les personnes en chimiothérapie, il ne s'agit plus des mêmes besoins. Nous le savons autant que les kinés. Et certaines de mes clientes qui viennent pour des drainages esthétiques sont elles-mêmes kinés !