Les demoiselles se font désirer. «Qu'on attende longtemps, elles aiment ça.» C'est quand même pour elles que Krys, Steeve et Ludo se sont déplacés jusqu'à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Les comparses ont 17 et 19 ans. Ils viennent de se baigner, sèchent par terre sur l'herbe jaunie, font tourner une bouteille d'Orangina. «L'été, on fait rien, on s'endort, il y a des fêtes parfois, c'est tout. On vient de Clignancourt et de Drancy.» Voilà trois jours d'affilée qu'ils désertent leurs quartiers, depuis leur découverte, à la télévision, de La Courneuve-Plage. Comme d'autres communes du département (Noisy-le-Grand, Pantin, Bagnolet et Saint-Denis), la municipalité communiste a décidé de prendre en marche le train qui rapproche la mer. Dans le quartier Verlaine, au centre de la ville, elle a proposé gratuitement, deux semaines durant, 600 m2 d'espace de loisirs. Avec du sable, des trampolines, un terrain de beach-volley, une buvette. Et un grand bassin où se baignaient cent quarante gamins les jours ensoleillés du week-end.
10-14 ans. Avec moins de transats et de palmiers qu'à Paris, la plage s'affichait moins adulte, plus tournée sur les 10-14 ans. David, maître nageur, explique : «C'est l'âge où ils en ont besoin, ils restent très influençables. Tous ressentent un manque, aussi, depuis la mort de Sidi Ahmed», le garçon de 11 ans tué d'une balle perdue, le 19 juin, dans la toute proche Cité des 4 000.
Roderique, 17 ans, s'est assis en haut d'une butte. C'est l'un des seuls grand