Sacrée pilule ! On connaissait ses qualités contraceptives, on savait aussi qu'elle avait quelques défauts, pouvant provoquer des contre-indications ; ainsi était-elle fortement déconseillée aux grandes fumeuses. Quant au risque de cancer, il était compliqué d'avoir une idée précise, les effets négatifs se mélangeant aux effets positifs. Il n'empêche, dans le monde plus de 100 millions de femmes l'utilisent. Et voilà que le Circ (Centre international de recherche sur le cancer, affilié à l'OMS) vient de décider de classer les contraceptifs oestroprogestatifs et aussi les traitements hormonaux de substitution pour la ménopause comme cancérogènes (groupe 1). Une classification certes formelle (lire ci-dessous), n'entraînant aucune recommandation particulière. Mais qui, symboliquement, peut susciter des inquiétudes.
Pays par pays. De fait, le Circ reste prudent. Et ne suggère nullement de jeter aux oubliettes ce symbole de la liberté de la femme. Un groupe de chercheurs venus de huit pays différents a voulu faire le point. Il a rassemblé toutes les études scientifiques sur la question bénéfices/risques des études largement connues des épidémiologistes. Il en a fait la synthèse. Et, dans sa classification, a décidé de coller à la pilule l'étiquette de cancérogène. Tout en ajoutant aussitôt : «Puisque l'utilisation de contraceptifs oestroprogestatifs combinés augmente le risque de certains cancers et diminue le risque de certaines autres formes de cancers, il est possible qu