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Libération

Tout pour être pimpante avec un cancer

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publié le 30 août 2005 à 3h28

On s'arrête machinalement pour regarder les maillots de bain, l'oeil attiré par les couleurs vives. On entre dans le magasin, près de la Bastille à Paris, le regard glisse sur les perruques, les chapeaux, les foulards, s'arrête sur la table basse et les fauteuils, s'attarde sur les vêtements, jolis et légers, la lingerie, plutôt sexy, les sacs, immenses et colorés. On essaie les maquillages, marques inconnues, on feuillette les petits carnets vierges, on tripote les plaids. L'endroit est lumineux, peint de couleurs pastel, «pas criardes, parce que quand on est en chimio, ou qu'on est fatiguée, on ne les supporte pas». Anne Matalon, qui a ouvert l'Embellie en avril sait de quoi elle parle, rescapée qu'elle est d'un mauvais cancer (1). «Quand on est malade, on passe son temps à courir, trouver la perruque chez un coiffeur, faire faire la prothèse dans un magasin orthopédique, arpenter les boutiques pour trouver un turban... Trouver simplement quelqu'un à qui parler. Le monde du cancer manque de lieux agréables, où on ne serait pas dépaysée. Le contraire de l'hôpital où on ne vit que le nécessaire», explique cette belle brune, élégante et très posée. Alors, l'an dernier, elle fait la liste de tout ce dont elle a eu besoin, à l'hôpital, chez elle ensuite. Et a décidé d'ouvrir cette boutique, «comme un lieu d'accueil et de parole où on trouverait tout» pour les femmes atteintes d'un cancer, et leur entourage.

Cours de gym. Du coup, on voit les perruques et les chapeaux comme des a