Les services de monsieur Archimard, marabout officiant dans le XVIIIe arrondissement de Paris, ne sont pas à prendre à la légère. «Si vous n'avez pas de problèmes graves, ou désespérés, inutile de le contacter.» Un slogan de poids que certains prennent avec une joyeuse légèreté. C'est le parti pris du «grand professeur Mégabambou», spécialiste autoproclamé de la «magopinaciophilie». Un titre ronflant pour une discipline obscure, à l'image des compétences revendiquées par ces marabouts africains, «détenteurs de puissants dons héréditaires».
Farceur. Derrière le masque du professeur Mégabambou, se cache un farceur : Denis Rionnet, infographiste à Lyon et collectionneur des cartes de visite vantant les pouvoirs de ces guérisseurs ancestraux. Denis Rionnet s'est creusé la tête pour nommer sa passion. «Maraboutophile», pourtant plus explicite, n'avait pas ce côté «mot savant et mystérieux», sans compter qu'il ne s'agit pas de collectionner les marabouts eux-mêmes, mais leurs publicités. «Magopinaciophile», formé du grec «magos» (mage) et «pinakion» (tablette sur laquelle on écrit), a retenu ses faveurs : «Ça vous pose un homme, ça, magopinaciophile, et magopinaciophilie, c'est plus qu'un simple passe-temps, c'est majestueux, c'est grandiose !», écrit-il sur son site web, entièrement voué aux flyers de ces mages africains (1).
«On se prend à devenir un spécialiste de la chose, explique-t-il, alors que beaucoup de gens mettent ces bouts de papier à la poubelle, sans y prêter la moind