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Libération

A l'hôtel, les journées sont plus belles que les nuits

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par Caroline COQ-CHODORGE
publié le 7 septembre 2005 à 3h35

Il n'y a pas de saison pour les soldes dans les beaux hôtels : 30, 40, 50 % de réduction, promettent les réceptionnistes ! La clause restrictive ? En journée uniquement, et pour trois à quatre heures seulement. C'est le day use, autrement dit «l'utilisation de jour» dans le jargon hôtelier, c'est-à-dire le 5 à 7 pour les vieux adeptes. Tous les hôtels ont des clients diurnes, réguliers ou non.

Esquive. «Des pilotes de ligne entre deux vols», esquive Jean-Luc Binet, directeur d'un palace intime à Montmartre, avant de lâcher le morceau : «A 80 %, ce sont des couples.» Infidèles, adultères, volages... mais rentables. «On loue des chambres pour quelques heures dans la journée, avant de les relouer pour la nuit. On rentabilise, en somme. Et puisque nos clients de jour ne prennent pas de petit-déjeuner, on leur fait un prix.» Soit 140 euros en journée, au lieu de 250 pour la nuit.

Mais il faut être riche pour faire des affaires au septième ciel. L'injustice se glisse jusque dans la moiteur des draps. Dans les petits hôtels, on rentabilise sur le dos des amants sans rabais complice. «Ici, on ne fait pas de prix, c'est 45 euros !» assène, sévère, la tenancière d'un petit hôtel parisien du IXe arrondissement, dont les chambres ont des allures de boudoir. Dans cet antre érotisant, les couples réguliers et adultères défilent, et certaines chambres, la «chinoise» en particulier, sont parfois louées deux fois par jour. De petits hôtels comme celui-ci se sont fait une spécialité des amoureu