Charlène Lopez, porn star de renom, a pris la fuite le jour de son mariage. «Je me sens mal, j'ai le coeur qui déborde», écrit-elle en ce 14 juillet depuis sa chambre avec vue sur la Manche d'un charmant hôtel d'Houlgate (Calvados). Elle vient d'y trouver refuge, dégoulinante et pleine de boue, bravant la pluie battante de la côte normande. Elle y restera cinq semaines, le temps de se refaire une santé, tout en impressionnant ses voisins par sa capacité à jurer comme un charretier et à draguer les marins de passage. La directrice de l'hôtel en fut ravie : «C'était un personnage fort, qui a su mettre de la vie à l'hôtel. Et elle écrivait des billets si drôles... Tout ça était d'autant plus amusant que, finalement, Charlène, c'était un mec.»
Le mec en question avait réservé à l'Hôtel des blogueurs. C'est un établissement inexistant, complètement virtuel, unique en France. Il n'a pour réalité qu'une adresse Internet (1). Ses résidents sont fictifs. Et tout ça n'«existe» que pour une seule raison : donner un cadre narratif aux inventions littéraires d'un groupe de blogueurs aficionados des défis de plume. Deux d'entre eux se démènent pour donner à leur page web des airs de réalité. «On a choisi la Normandie comme cadre de notre histoire, ça nous semblait délicieusement désuet», dit Kozlika, la créatrice. Le site est mis à jour quotidiennement. Il propose aux résidents de faux apéros, des concours de pétanque imaginaires, des karaokés bidons. L'Hôtel des blogueurs, c'est un roman