C'est un amour de vacances qui pourrait bien s'accrocher. Ceux qui sont tombés sous son charme en témoignent : la rencontre avec le sudoku commence souvent par une passion d'une telle fougue qu'elle a passé le cap de la rentrée. «Je les fais tous, je les achète tous, j'arrache les pages des journaux», raconte Mathilde, 25 ans, la voix qui tremble. «Sur Internet, on trouve des logiciels qui en produisent en permanence», relate Julien, commercial de 28 ans.
«La première semaine, j'en ai fait soixante», témoigne Corentin. Lui est accro depuis presque deux mois. Le jeu venait d'arriver sur le sol français, mais l'étudiant l'a découvert dans les airs, «dans un avion vers l'Italie». Arrivé à Rome, Il achète le Corriere della Sera. «J'accroche très vite, alors j'achète un magazine qui en offrait cent. Maintenant, je ne fais plus que des "diaboliques".» C'est le plus haut des quatre niveaux. «Tout le monde peut y arriver, avec une gomme et un crayon, en écrivant plusieurs chiffres possibles, puis en les effaçant quand on a la bonne réponse. C'est tricher que de faire ça, moi je fais tout au stylo, je ne note que quand c'est sûr. Il ne faut rien laisser au hasard.» Corentin s'enflamme, prend des accents lyriques. «Il y a de la beauté dans ce jeu. Certaines combinaisons sont vraiment belles. Quand tu commences à faire des estimations, des prévisions à cinq, six, ou sept degrés, à devoir anticiper comme aux échecs, ça devient vertigineux. C'est intéressant quand tes hypothèses se transf