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Libération

Chantons enfants de la Patrie...

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publié le 12 septembre 2005 à 3h39

C'était un avant-match de football aux allures de karaoké, samedi dernier, sur TF1. Au stade de Lens, dans les quelques minutes précédant la rencontre France-îles Féroé, les Bleus chantaient la Marseillaise. Simultanément, les paroles de l'hymne national défilaient sur les écrans de télévision. «Désormais, les enfants doivent l'apprendre par coeur en classe», glissait en guise d'explication le commentateur Thierry Gilardi. C'est en effet une des nouveautés de la rentrée scolaire : l'enseignement obligatoire du chant composé par l'officier Rouget de Lisle, à Strasbourg, une nuit d'avril 1792. La Marseillaise vient d'entrer à l'école primaire. Entre 6 et 11 ans, souvent, les enfants ont déjà entendu parler du texte. Sans toujours bien l'identifier.

«Rimes guerrières». Objectif avoué, selon Jérôme Rivière, député UMP des Alpes-Maritimes à l'origine de la loi votée en février : tenter de faire passer, à travers l'enseignement de ce chant, «le respect de l'autre et la liberté individuelle à la base de notre société. Pour favoriser l'intégration, c'est important d'apprendre l'appartenance à un sentiment collectif, à une communauté nationale. Il ne s'agit pas de leur apprendre à le chanter par coeur, même si ça ne leur ferait pas de mal». Les instituteurs auront seulement pour mission d'expliquer en cours d'éducation civique ce qu'est la Marseillaise et ce qui en fait l'hymne national.

Au dire des professeurs, le message est mal passé. «Aucun document, aucune directive officielle, ne