Le professeur Laurent Degos est président de la Haute Autorité de santé, une toute nouvelle structure créée par la réforme de l'assurance maladie. Il a annoncé, hier, le deuxième volet de la liste de médicaments à dérembourser. C'est maintenant au ministre de la Santé de décider : Xavier Bertrand devrait suivre cet avis, ayant toujours répété qu'il se fierait à cette assemblée d'experts indépendants.
Vous demandez au ministre de dérembourser 221 médicaments, présentés sous 403 formes différentes. Pourquoi ceux-là ?
Nous avons réexaminé des médicaments qui l'avaient déjà été en 1999. A l'époque, 245 d'entre eux avaient été considérés comme rendant un service médical insuffisant et leur taux de remboursement abaissé à 35 %. Après une nouvelle analyse, nous estimons que, parmi eux, 221 n'ont toujours pas fait leurs preuves. Cela ne veut pas dire qu'ils sont inefficaces. Ils ont une petite utilité, mais qui n'est pas suffisante pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale. Ce sont des médicaments essentiellement de confort, des phytothérapies (médicaments par les plantes), des veinotoniques (contre les jambes lourdes)... Ils ne traitent pas de vraies maladies.
Combien escomptez-vous gagner en les supprimant du panier des médicaments remboursés ?
Notre propos n'a rien à voir avec l'économie. Nous sommes une autorité indépendante à caractère scientifique chargée de conseiller le décideur, c'est-à-dire le ministre et les payeurs, les caisses d'assurance. Notre but es