Véronique a 38 ans. Elle est autiste. Elle est assise à table dans la salle à manger de l'Atelier, un centre pour adultes handicapés mentaux de l'association l'Arche, dans le XVe arrondissement parisien. Sur la table, affalé face à elle : Enzo, chien cocker. Véronique enfouit sa tête dans les poils de l'animal. Elle sourit. Avec mille précautions, elle caresse la tête, l'oreille. Enzo est le chien de Catherine. Depuis deux ans, cette bénévole de l'association Parole de chien se rend tous les lundis à l'Atelier.
«Dialogue». «Quand j'ai commencé, je ne connaissais pas l'histoire des personnes que j'allais rencontrer ici, se souvient Catherine. Pour créer un dialogue, j'ai demandé à Véronique le nom des parties du corps d'Enzo. Elle a nommé la patte, la queue, le museau. A la fin de la séance, l'éducateur m'a dit : "C'est incroyable." C'était la première fois qu'il entendait Véronique parler.» «C'est vrai qu'avec le chien il y a des déblocages impressionnants», dit Céline Beauvais, la directrice de l'Atelier. Au départ, la responsable n'était «pas convaincue» par la proposition de «visites canines» d'Isabelle de Tournemire, la fondatrice de Parole de chien. «C'est en essayant qu'on s'est rendu compte que certaines personnes se sentaient plus à l'aise face à un animal que face à un autre adulte. Le chien joue alors un rôle de médiateur.»
Aux Etats-Unis, on appelle cela la pet therapy (thérapie animale). Le terme regroupe de nombreuses initiatives, plus ou moins réussies, associant