Didier Vernay, neurologue, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand, est coordinateur du Groupe de recherche et d'études sur la thérapie facilitée par l'animal (Gretfa).
Où en est la pet therapy en France ?
On parle dans notre pays d'Activités associant l'animal, car ce n'est pas l'animal qui est thérapeute, il est simplement médiateur. Mais, au-delà du vocabulaire, l'important, c'est que les initiatives se multiplient et qu'une coordination se mette en place. Le premier colloque sur ces questions aura lieu en décembre (1). Il y a encore beaucoup de blocages, notamment pour faire entrer l'animal à l'hôpital. On évoque des problèmes d'hygiène, de surcharge de travail du personnel. Qui sont réels, mais auxquels on peut trouver des solutions si on est convaincu de l'intérêt.
Et quel est l'intérêt ?
Je l'ai découvert de façon empirique. Je suis moi-même handicapé, en fauteuil roulant, suite à un accident. Pour m'aider dans mes gestes quotidiens, j'ai pris un chien d'assistance. C'était, au départ, sa seule mission. Mais je me suis rendu compte que lorsque le chien était à mes côtés, il jouait un rôle dans la relation avec les patients. Notamment pour ceux atteints de graves troubles neurologiques. Plusieurs malades qui refusaient les consultations se sont mis à les réclamer pour le chien. Notre problème à nous, les soignants, c'est que lorsque nous regardons une personne qui ne parle plus, qui n'agit plus normalement, nous avons tendance à voir une pathologie plutôt qu'un être hum