Thomas, 30 ans, ne fait pas partie de la communauté Dasa, mais se définit comme un ancien «sex addict» :
«Cela a duré un peu plus de deux ans. Avec environ 15 rencontres par mois. D'abord, je suis allé sur les sites comme Meetic. Puis des choses plus directement cul. C'est un engrenage, il t'en faut toujours plus. D'abord, les scénarios hétéros classiques avec un couple, puis deux, puis trois. Ensuite, les gang-bangs et les soirées "pluralité masculine", avec des femmes livrées par leur mari et beaucoup d'hommes seuls.
C'est un rapport de dépendance. Une sorte de veine qui gonfle dans la tête, et il n'y a plus que ça. Toute la journée, au bureau, tu ne penses qu'à ça : "Ce soir, il me faut quelqu'un." Comme avec les drogues, le lendemain, tu as une vraie descente. Des flashs, des images glauques de corps enchevêtrés qui te reviennent. Tu es cassé comme après une défonce. Mais tu ne peux pas t'empêcher de recommencer.
Dans les soirées, tu croises des types qui sont de vrais drogués. Ils égrènent leurs "faits d'armes" : j'ai fait "ça ça ça ça ça". Ça peut paraître banal ou réac comme remarque, mais on voit bien que leurs désirs sont calqués sur les films pornos. Ça ne leur vient pas ex-nihilo, comme une idée platonicienne, de se dire : "Tiens, si ma femme se faisait prendre par cinq mecs."
Je suis un enfant de la génération porno. Pour les hommes de mon âge, il y a cette idée qu'il faut avoir des expériences, il faut coucher, il "faut". Moi, j'ai arrêté au mois de juin dernier. J'