Menu
Libération

Défilé du troisième genre

Article réservé aux abonnés
publié le 24 octobre 2005 à 4h12

Pour maquiller un transsexuel sur le point de défiler, la règle d'or, «c'est d'insister sur les zones où l'ossature est différente du visage des femmes. Et pour cacher les maxillaires et l'os orbital, qui font un visage un peu carré, il faut mettre un peu plus de fond de teint.» Dans les coulisses du long podium noir, alors que le défilé prend du retard, mieux vaut s'accrocher à Jacques Uzzardi. L'hystérie gagne à toute vitesse une quinzaine de mannequins en uniforme talons-string-silicone mais le responsable maquillage demeure un professionnel serein, capable d'expliquer au novice un peu perdu toutes les subtilités de la mise en beauté trans. «Surtout, pas d'exagération. C'est un vrai maquillage de défilé.»

C'était samedi soir, Porte de Versailles, à Paris, au salon gay et lesbien Rainbow Attitude.

Glamour. Le premier défilé de mode transsexuel y était organisé. La fierté troisième genre allait pouvoir se manifester, en deux collections et cinquante vêtements, mi- «bikini-streetwear», mi- «glamour-cocktail-robe de soirée». Pourtant, à une demi-heure du défilé, les mannequins ont oublié toute cette symbolique. Elles paniquent. «C'est normal», assure Brigitte Boréale, créatrice de Stratostars et chroniqueuse sportive sur Pink TV, à l'origine du défilé. «Elles attendent ce moment depuis si longtemps ! On veut toutes montrer une autre image de nous. Quand les gens pensent aux trans, ils pensent au bois de Boulogne ou bien aux cabarets transformistes à la Michou. Entre ces deux ex