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Libération

On ne meurt qu'une fois !

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publié le 2 novembre 2005 à 4h22

Ce sera sa voix, dans les haut-parleurs, qui dira une comptine. Puis, qui enchaînera, d'un ton malicieux : «Vous voyez que je ne suis pas morte !» La vieille dame ne veut pas de pleurs, pas de fleurs, pas de discours compassés. Pour organiser à l'avance des obsèques qui lui «ressemblent», elle a contacté la boutique l'Autre Rive, à Paris. Ici, on peut décorer en famille le cercueil, troquer les corbillards lugubres contre une deux-chevaux ou un side-car, échanger la cérémonie au crématorium contre une dispersion des cendres en montgolfière.

«Vrai manque». Raphaël Confino, 34 ans, a ouvert ce magasin de pompes funèbres peu commun en 2001. Auparavant concepteur de musées, «rien» ne le destinait à s'intéresser au «monde du funéraire». Pas d'attraction morbide, de deuil non cicatrisé, rien... Si ce n'est le fait d'avoir assisté à quelques «obsèques standardisées» qui l'ont mis mal à l'aise. «Cela ne ressemblait pas au défunt, ce n'était pas l'image qu'on avait envie de garder de lui. J'avais l'impression d'un vrai manque dans ce domaine... Un domaine où l'on peut pourtant faire de très belles choses. Où l'on peut, surtout, se rendre très utile.»

Dans la vitrine bleue de la boutique, un arbre, un bateau. A l'intérieur, du parquet blond, des plantes vertes. La première vocation du lieu est d'offrir «le meilleur accompagnement humain». «Car même si le cercueil n'est pas très beau, le corbillard pas très joli, le plus important est que la personne qui vous reçoit vous permette de crée