Il y a les signes qui trahissent : traits tirés, yeux gonflés, tasses de café. Le timbre angoissé des questions : «Et l'acupuncture, ça marche ? Et l'aromathérapie ? Et la sophrologie ?» Vendredi matin, dès l'ouverture, à 10 heures, du Salon européen du sommeil Eurosom, les premiers visiteurs semblaient tous partager au moins un point commun : leurs nuits blanches.
Scénarios. Organisé pour la première fois cette année, le salon rassemble tout ce qui est censé embellir nos nuits : articles de literie, appareils de massage, parfums relaxants, trouvailles antironflement... Mais c'est d'abord sous la tente mauve des conférences que les visiteurs se précipitent. C'est là que, durant tout le week-end, des médecins de l'association Morphée (1) s'apprêtent à traquer les scénarios de l'insomnie. Ce vendredi matin, le docteur Alain Nicolas, psychiatre, spécialiste du sommeil, tente de dédramatiser. «Cela touche 100 % de la population. Tout le monde a déjà eu au moins une nuit perturbée. La moitié des personnes interrogées dans les études disent avoir déjà connu une période de plusieurs nuits sans sommeil.»
La véritable insomnie, celle qui s'entête pendant des mois, voire des années, concerne 10 % à 15 % des Français. «Un des taux les plus importants mesurés pour une pathologie», reconnaît Alain Nicolas. Elle touche plus les femmes que les hommes, est plus répandue chez les chômeurs et chez les divorcés. «On ne sait pas si c'est à cause du divorce qu'ils sont insomniaques, ou à cause de