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Libération

Le don de sperme en pleine débandade

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publié le 8 novembre 2005 à 4h28

Bordeaux de notre correspondant

La France manque de sperme. Un scandale quand on pense à ces milliards de gamètes inutiles échoués dans des draps, des capotes ou des mouchoirs alors qu'ils pourraient être congelés à moins 196 degrés puis servir à la reproduction. Mais en France, le sperme congelé n'est pas en odeur de sainteté.

Plus de trente ans après sa légalisation, le procédé reste méconnu. Presque tabou. Au Cecos (Centre d'étude et de conservation du sperme humain) de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, les visites annuelles sont plutôt rares. En 2003, seuls quatre donneurs potentiels se sont présentés au centre. Neuf l'an passé. Douze cette année, ce qui reste largement insuffisant. Il faudrait trois fois plus de donneurs anonymes. Et la situation est identique dans tout l'Hexagone.

Mûrir son projet. Depuis 1973, plus de 38 000 enfants ont été conçus, grâce à 9 300 donneurs. Mais les dons ont largement chuté depuis le début des années 90 avec l'apparition des méthodes de fécondation in vitro. Aujourd'hui, les couples receveurs doivent ainsi en moyenne patienter dix-huit mois, et «dix-huit mois c'est long quand on a envie d'un enfant», regrette le Dr Aline Papaxanthos, du Cecos bordelais. Sur les dix-huit mois d'attente, douze sont toutefois obligatoires après la première demande, examinée par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins biologistes, de psychologues et de gynécologues. Le couple, aidé par un suivi psychologique, doit en effet mûrir son projet. Etre sûr