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Libération

Ma vie, un héritage à publier

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publié le 12 novembre 2005 à 4h32

Les deux femmes sont assises face à face autour d'une table, un petit magnétophone enregistreur posé entre elles. L'une écoute, hoche parfois la tête. L'autre parle sans s'arrêter depuis déjà deux heures. «Je voulais être prof de gym. J'étais très sportive. Championne de Bretagne de natation. Donc je voulais être prof de gym. Et m'occuper l'été d'un club Mickey.» La carrière de Michèle (1), 64 ans, a pris finalement un tour un peu différent. Elle est médecin psychiatre, chef de service dans un hôpital de Bretagne. Il y a quelques semaines, elle a contacté le service «biographies» de la maison d'édition Playbac. L'envie de laisser un «héritage écrit» à ses quatre enfants et quatre petits-enfants. «Pas assez de temps libre» pour s'y attaquer seule. La voilà donc se racontant à Aude Terray, «rédactrice biographe», qu'elle rencontre pour la première fois. Le programme de leur journée : six heures de confessions marathon, censées fournir la matière au «livre de sa vie».

La formule proposée par les éditions Playbac est l'une des plus rapides parmi les diverses offres de «biographies privées», de plus en plus nombreuses (lire ci-dessous). «C'est vrai que cela correspond à une tendance de notre époque, avec le succès de la généalogie et des réunions de famille, constate Virginie Bloch-Lainé, responsable de Playbac biographies. Les gens considèrent aujourd'hui que leur histoire familiale est un patrimoine, quelque chose qui a de la valeur et qu'ils ont envie de transmettre.»

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