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Libération

Les seniors deviennent accros à la souris

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publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Ils ne squattent pas encore les cybercafés pour dézinguer leurs petit-fils à Counter-Strike, mais cela ne saurait tarder. Fatigués de se perdre dans les conversations familiales sur les dernières nouveautés high-tech, intrigués de voir la progéniture passer des nuits entières scotchée à un écran d'ordinateur, les seniors se mettent à l'informatique. Du moins, ils essaient. Et plébiscitent les stages d'initiation. Une chance : depuis un an, associations et municipalités les multiplient pour réduire la «fracture numérique» entre ceux qui naviguent sur Internet avec aisance, et les autres, encore nombreux.

«Il faut vraiment commencer par la base, dire "ça c'est la souris", "ça c'est le clavier". Ce sont des gens qui n'en ont jamais vu, trois quarts d'entre eux n'y connaissent rien et un quart s'y connaît mal», annonce Julien Ficheux, animateur multimédia à Paris, dans le XIe. Dans son espace multimédia, il voit passer «60 % à 65 % de vieux, et trois quarts de femmes. Beaucoup s'y mettent pour tisser d'autres relations avec leur famille. Parfois, ils ont un vieux PC qui leur a été donné par le fils ou la fille, et qu'ils ne veulent pas laisser moisir dans un coin. Parmi eux, les plus jeunes percutent plus vite. Pour d'autres, c'est vraiment du bourrage de crâne, cela ne marche pas du tout».

Patience. Parfois, c'est aussi physique. Avec les débutants que Paul, bénévole chez Emmaüs, a encadré, il faut commencer par un travail du corps. «Beaucoup tiennent la souris du bout des doigts