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Libération

Le retour du taupier sème la panique dans les terriers

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publié le 18 novembre 2005 à 4h37

Salignac (Dordogne), envoyée spéciale

Elle est soigneusement rangée, calée entre une boîte de steaks et un paquet de flageolets surgelés. Nico Van Goeye la déballe avec précaution, la tend fièrement aux invités : une taupe congelée. «Touchez comme c'est doux, propose-t-il. Autrefois, on en faisait de très beaux manteaux.» Si Nico Van Goeye garde une taupe parmi ses provisions, c'est «dans un but pédagogique : il faut pouvoir en montrer une au client en cas de demande». Autrefois paysagiste, ce Périgourdin d'origine belge s'est reconverti dans ce qu'il dit être «un métier d'avenir» : taupier. «On sous-estime le problème de la taupe, assure-t-il. C'est effrayant le nombre de personnes qui se sont blessées en voulant s'en débarrasser. Avec la méthode au gaz, il y a même des gens qui se sont fait exploser», ajoute-t-il sans rire.

Voyageur. Ce matin de novembre, Nico part en tournée. Aujourd'hui, son «périmètre d'intervention» est dans les environs de Salignac, petit village de Dordogne où il vit depuis vingt-deux ans. Il lui arrive parfois de «rayonner» jusque dans le nord de la France. «Comme je suis quasiment le seul à faire ce métier, on m'appelle de partout. Je m'occupe de golfs dans le sud, d'hippodromes et de parcs en banlieue parisienne.» Nico parle en roulant les r, avec un reste d'accent de sa jeunesse à Anvers. «Les besoins sont énormes», dit-il.

La première étape de la tournée est l'exploitation familiale de Jean-Claude et de son fils Pascal. Les deux agriculteurs accuei