Le rancard est fixé à 18 h 30. Devant l'église Saint-Eustache. Il faudra plus d'un quart d'heure de recherche pour repérer un petit groupe, bouquin à la main et sourires aux lèvres. Rien ne le différencie d'une bande d'amis ordinaires. ça papote, ça rigole. Ce qui réunit ces copains-là, c'est le bookcrossing, une immense chasse aux trésors qui s'est imposée en France (Libération du 6 novembre 2003) et dont le butin est à chaque fois un livre que quelqu'un a déposé(avec son adresse e-mail collée à l'intérieur) au hasard de ses promenades. Une fois qu'il a lu l'ouvrage, le «découvreur» le dépose à son tour, participant ainsi à un vaste réseau d'échange gratuit.
A partager les mêmes loisirs, les mêmes envies, autour de ces quêtes, une coalition s'est formée. Des groupuscules investissent des cafés de France une fois par mois. Des dizaines de personnes s'y retrouvent autour de verres et de bouquins, à Paris, Lyon ou Strasbourg, lors de réunions organisées. Et ce, depuis le printemps 2003 pour les amateurs du genre de la région parisienne. Le Petit-Châtelet, en plein coeur de Paris, est devenu leur QG. « On ne sait pas trop quand ils viennent, on les voit débarquer de temps en temps», confie-t-on derrière le bar. La date, l'heure et le lieu du rendez-vous sont fixés sur un site Internet (1).
Pseudos. Quand il fait beau, ils délaissent les salles enfumées du bistrot pour prendre l'air dans un parc. Ce mardi-là, Marie, Irène, Gilles et les autres redoutent la pluie. Ils délaissent le