Les images de cerveau en plein effort n'intéressent plus seulement uniquement les médecins ou les spécialistes. Les économistes, les hommes politiques, les spécialistes en communication les regardent de très près depuis quelques années. Ne pourraient-elles pas les aider à mieux manipuler les comportements des citoyens ? Hier, le sujet était au coeur des Journées annuelles de bioéthique. Retour sur l'impact et les débouchés de la neuro-imagerie médicale avec Olivier Oullier, maître de conférences à l'université de Provence de Marseille.
L'imagerie cérébrale s'est considérablement développée. Que nous a-t-elle appris réellement ?
Elle nous a beaucoup éclairés sur la maladie de Parkinson, sur ce qui se passe dans le cerveau lorsqu'on vous assomme par exemple. Elle a permis des progrès dans des domaines aussi variés que l'apprentissage, la mémoire, ce qui se passe lorsque vous jouez du piano. Elle permet de comparer l'état du cerveau lorsqu'il est au repos et lorsqu'il est en activité. C'est un contraste, une mesure indirecte de l'activité du cerveau. Mais ce n'est pas parce que l'on parvient à cartographier le cerveau que l'on sait comment il fonctionne. Le cerveau, c'est un peu comme la géopolitique, il est fait de réseaux. Une même action, comme bouger un doigt, peut activer des réseaux différents en fonction de l'environnement. La neuro-imagerie doit être utilisée avec d'infinies précautions. Le piège, c'est l'interprétation que l'on peut en faire.
C'est pourtant sur ces expéri