Anouk prévient qu'elle est un cas, qu'il ne faudrait surtout pas généraliser : «On est une famille particulièrement antivoiture, c'est un rejet physique, ma fille de 3 ans se met à vomir dès qu'on atteint la porte d'Orléans.» Quand bien même : depuis un an et demi que cette traductrice de 32 ans a découvert l'autopartage, non seulement la petite garde son quatre-heures, mais en plus l'usage de l'automobile est devenu un moment supportable, sans la fatigue nerveuse liée aux questions essentielles que se posent dans les grandes villes tous les citoyens quadramotorisés : «Quand est-ce que je vais trouver une place ? Combien ça va me coûter ? Il se gare ou il s'en va, l'autre abruti ?» Bref, l'autopartage semble annoncer des lendemains qui chantent pour la santé mentale des citadins. Mais son audience reste minime, et seules deux entreprises d'autopartage se développent vraiment en France : Caisse commune, à Paris, et Auto'trement, à Strasbourg.
Même à minuit. L'autopartage, c'est bête comme chou : plusieurs utilisateurs, abonnés à l'année, piochent parmi une flotte de véhicules le modèle dont ils ont besoin pour la durée qui leur convient. Anouk donne un exemple : «Mon ami, restaurateur, doit utiliser la voiture une fois par semaine pour faire de grosses courses. On passe un coup de fil, même s'il est minuit, et le matin il suffit d'aller chercher la Kangoo au parking.» Toutes les fins de mois, elle reçoit une facture basée sur le taux kilométrique et le taux horaire. «ça nous c