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Libération

Noctilien, le bus qui manquait aux travailleurs de nuit

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publié le 8 décembre 2005 à 4h52

Il est près de 2 heures du matin, Pascal fait la moue : «Je me demande si c'est la bonne heure pour aller chercher du boulot.» Assis au fond du bus N 22 qui relie Paris à Rungis, les bras posés mollement sur les dossiers de la banquette, il espère se faire embaucher sur le marché international : «Vers 4 heures, ce serait mieux, non ? De toute façon, du boulot, il y en aura toujours pour ceux qui cherchent.» Autour de lui, des hommes, essentiellement, à moitié endormis. «J'aurais peut-être dû amener un CV.» Le bus est plein, mais pas trop. Le conducteur affable, presque décontracté : «C'est quand même plus tranquille maintenant. Avant, le bus était bondé.» Il sourit.

«Stress». Avant, c'était du temps du Noctambus (RATP) et des bus de nuit (SNCF), 21 lignes surchargées qui partaient pour l'essentiel de Châtelet. «C'était la cohue au départ, se rappelle le conducteur. On conduisait des bus articulés, nous avions plus de stress.» Depuis le 21 septembre, un nouveau service a été mis en place : le Noctilien, géré par les deux opérateurs publics. Soit 35 lignes de nuit qui desservent Paris et toute l'Ile-de-France. Près de six millions de kilomètres parcourus à l'année, le double d'avant. Les lignes existantes ont été renforcées, les fréquences améliorées, des lignes créées.

Une densification du réseau rendue nécessaire, car le service de nuit était arrivé à saturation, surtout entre Paris et la petite couronne. «La multiplication des emplois en horaires décalés dans