Ça n'est «pas négociable», dit la jeune femme en cuissardes et talons pointus avec un grand sourire. Pour franchir le seuil de la nuit Dèmonia, grand rendez-vous annuel de la scène SM et fétichiste, il faut enlever son jean dans le hall de La Loco, la boîte de nuit parisienne où se tient la manifestation. Et le remplacer par une microbande de vinyle, abusivement baptisée «jupe». Bien sûr, si on préfère, il y a aussi ça, propose la jeune femme en montrant une combinaison avec «trous stratégiques» aux seins et à l'entrejambe. Va pour la jupe.
Plus de 1 500 personnes sont attendues ce jeudi soir. «Des maîtres et des maîtresses ont fait le déplacement d'un peu partout en Europe, et même des Etats-Unis», explique Francis, organisateur. Il est 20 heures, la soirée vient à peine de commencer, et, déjà, partout où se porte le regard, du cuir, des bottes, des colliers à pointes, des chaînes, des chairs enserrées, des fentes de latex d'où s'échappent un sein, une fesse, une verge. A gauche, une petite grand-mère moulée de cuir noir promène en laisse un grand drag-queen en perruque bleue. A droite, un couple entièrement encagoulé de latex, une fermeture zippée à la place de la bouche, tente de se dire quelque chose à l'oreille. Un barbu en tutu et talons aiguilles cherche une cigarette. Seule une paire de mocassins de ville aux pieds d'un homme replet entièrement nu rappelle l'existence d'une autre vie, régie par d'autres codes.
Au «coin photo», une jolie brune, la quarantaine, pose en r