Menu
Libération

Un service pour des lettres et des perles par milliers

Article réservé aux abonnés
publié le 15 décembre 2005 à 4h59

Libourne de notre envoyé spécial

Imaginez le pauvre facteur : un coup errant sur l'«avenue de la Voie-Lactée». Un autre «rue du Renne-Qui-Eternue». Parfois au «Bout du monde», au «Village des lutins», etc. Bref, obligé de se trimballer aux quatre coins de l'univers pour délivrer son courrier au Père Noël. Un enfer. Sans compter que les zozos n'indiquent jamais le code postal. Ou alors un faux, du genre cinq fois 0. La Poste, pour économiser des billets de fusée, a donc décidé de centraliser ces enveloppes, et de charger soixante secrétaires, en CDD pour un mois, d'y répondre. Avec 1 million de cartes toutes faites à retourner en quelques semaines, ces précaires n'ont pas le temps de chômer. Compensation : elles tombent parfois sur de vraies perles.

Réponse type. A l'origine, ce n'était rien. Quelques courriers partis au ciel. Au début des années 60, une receveuse s'en émeut, frustrée de devoir envoyer de si charmants voeux au rebut. La Poste réagit, crée un service rue du Louvre à Paris avant de le stabiliser à Libourne, à l'initiative de son ancien député-maire Robert Boulin. Il n'en bougera plus.

Hervé Labarthe, lutin en chef, conserve les joyaux dans son bureau. Tous les soirs, il fait son miel de la récolte du jour : des dessins, des cadeaux pour qu'il les redistribue aux plus pauvres (ce que La Poste se dit dans l'impossibilité de faire), des photos, des bonbons, des carottes pour les rennes, et surtout des lettres, venues de 128 pays différents. «A part la Finlande et le