A Paris, l'automobiliste ronchon vient de trouver un sujet de réconfort. Chaque heure qu'il passe dans les bouchons coûterait pas moins de 9 euros à la collectivité. Une étude, rendue publique cette semaine, évalue à 800 millions d'euros les 60 millions d'heures qui seraient perdues dans les embouteillages chaque année.
Et voilà ses deux auteurs Rémi Prud'hommes, économiste des transports, et Pierre Kopp, professeur à la Sorbonne, plus connu pour ses travaux sur les drogues aussitôt assimilés au «lobby automobile» par la Ville de Paris qui dénonce une «escroquerie». Et chouchoutés par l'Automobile Club : «Ils mettent la Ville de Paris le nez dans ses responsabilités, explique Jacques Gérondeau, son président. On ne peut pas à la fois réduire la place pour les voitures et affirmer qu'elles roulent mieux qu'avant. Or le temps, c'est de l'argent. Porte de Pantin, les trottoirs sont gigantesques : il ne reste plus qu'une file pour les voitures, c'est interminable.»
Polémique. De fait, dans cette étude, toute la polémique tourne autour de la vitesse automobile dans Paris depuis quatre ans. A-t-elle diminué, comme l'affirment les auteurs, ou simplement stagné, comme l'indique la municipalité ? «Si l'on va moins vite, cela coûte plus cher», explique Rémi Prud'hommes. Selon l'observatoire municipal des déplacements, le trafic automobile aurait diminué de 13 % entre 2001 et 2004. Les chercheurs en déduisent que la vitesse aurait chuté dans la même proportion. Pour calculer le coût,